J’ai beaucoup parlé du coût des transports à Tokyo, mais ce coût élevé se retrouve dans le Japon tout entier. Heureusement, il en est de même de la qualité du service (ainsi que de la complexité du réseau réparti entre diverses compagnies).
Et heureusement aussi, tout plein de tarifs et conditions avantageux sont réservés aux voyageurs touristiques (et souvent exclusivement ces derniers, avec le permis de séjour de maximum 90 jours). Ainsi, le plus souvent, les titulaires de visa vacances-travail ou étudiant n’y ont pas droit, ce qui est assez affreux vu les différences de prix. Mais il existe aussi des possibilités accessibles à ces courageux expatriés. Elles sont souvent, du coup, en japonais, donc n’hésitez pas à vous faire aider pour trouver des packages accessibles (par exemple ici).
Bref, voici les principales manières de se déplacer au Japon, en essayant de ne pas se ruiner (mais ça va être dur).
Le train
La grande star du déplacement au Japon est évidemment le Shinkansen, leur TGV, en encore mieux.
Et malheureusement encore plus cher.
Le réseau ferroviaire japonais, comme celui de Tokyo, est divisé entre la compagnie nationale Japan Railways (qui gère le shinkansen), et des compagnies régionales privées. D’une manière générale, il y a des lignes JR partout, « doublonnées » régionalement par des compagnies privées qui offrent des trains, des services (en particulier des pass régionaux, dont je parlerai plus loin) et parfois des destinations supplémentaires. La disposition géographique du Japon permet, en gros, d’avoir une colonne vertébrale de shinkansen dont rayonnent des lignes latérales non-shinkansen, JR et privées.
Le shinkansen, c’est très, très cher. Voyez les tarifs de la ligne qui traverse Honshû, l’île principale, d’est en ouest, en cliquant ici. Pas de faux espoir, les deux chiffres indiqués ne sont pas deux tarifs différents, il faut les additionner pour obtenir le prix du billet… aller simple. Et ce sont seulement les trains Hikari/Kodama (des espèces d’omnibus comparés au Nozomi, super express). Ainsi, pour aller de Tokyo à Kyoto, c’est 13600 yens, 100€ environ.
(En plus des divers sites officiels selon les régions, le meilleur site pour trouver des explications sur le fonctionnement du Shinkansen est à mon avis japan-guide, comme souvent : cliquer ici.)
JR Pass
C’est pourquoi le véritable sésame du touriste est le Japan Rail Pass, dont vous avez pu admirer une photo en début d’article. Réservé aux touristes, il peut paraître cher, mais à la lumière des tarifs du shinkansen, on en comprend rapidement l’intérêt : le pass le plus court, une semaine, pour 203€, est quasiment (ou totalement, selon le taux euro/yen) rentabilisé en un voyage à Kyoto. Et c’est un confort assez exceptionnel. J’ai pris une fois le plus gros pass, trois semaines pour 500€ environ (beaucoup moins au taux actuel), j’ai sillonné l’archipel en tous sens et vous le comprenez, c’était laaaargement rentabilisé. Bien sûr, il faut avoir planifié de se balader partout pour l’exploiter, et il faut avoir envie de sortir plusieurs centaines d’euros d’un coup, donc c’est à voir en fonction de votre budget, mais si vous pouvez, c’est un must-have. Il existe également des pass JR régionaux tout aussi intéressants, fonctionnant de la même manière.
Tout est expliqué sur le lien donné plus haut, mais je vais le faire ici au cas où.
Le principe du JR pass est que vous devez acheter un coupon à l’étranger (il n’est pas en vente au Japon), pour, une fois arrivé, échanger ce coupon contre le pass proprement dit, après présentation de votre passeport sur lequel ils vérifient que vous êtes bien un touriste. J’ai essayé de gruger une fois, c’est pas possible (pas de mal, c’est remboursable). Au moment de l’échange, vous décidez de la date de début du pass, donc vous pouvez vous y prendre un peu à l’avance, sans perdre de jours de validité.
Et c’est bon, vous n’avez rien d’autre à faire, vous pouvez bondir dans tous les shinkansen que vous voulez (et toutes les autres lignes JR de la zone de votre pass, y compris la ligne Yamanote de Tokyo, et même quelques ferries). Précision : vous ne pouvez bondir comme ça, à l’improviste, brûle-pourpoint et emporte-pièce, que dans les voitures réservées aux… places non réservées. Il existe également des voitures « à places réservées », et vous pouvez aussi y prendre une place en présentant votre JR pass en guichet. C’est plus confortable, mais ça nécessite de planifier, donc. Mais toujours gratuit (enfin, compris dans le pass).
JR Packages
On peut trouver des packages à des tarifs très avantageux. Voir ici. Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester, et ça semble malheureusement également réservé aux touristes. Les tarifs sont en tout cas très avantageux, puisqu’ils proposent généralement des packages comprenant aller-retour et nuits d’hôtel à des tarifs inférieurs au billet de train uniquement.
Pass locaux
Même si vous ne prenez pas le JR Pass, vous pouvez, selon vos plans, avoir accès à des pass locaux présentant des tarifs avantageux (et là, en général, pas de conditions de tourisme/visa ou autres). Ainsi, pour de récentes excursions à Nikko et Hakone, dans les environs de Tokyo, j’ai à chaque fois réservé un pass proposé par la compagnie privée desservant la région (Tobu pour Nikko, Odakyu pour Hakone). Ces pass comprennent généralement un aller-retour pour la région, l’accès illimité aux transports sur place, et parfois des réductions pour certaines visites. Le tout, selon mon expérience, à un prix équivalent à un aller-retour sans rien d’autre.
Les bus
Les infrastructures routières japonaises sont également réputées, mais j’avoue ne pas les avoir beaucoup testées par moi-même. Une chose est sûre : le réseau de bus de nuit est très réputé et permet de parcourir de longues distances à des tarifs avantageux, d’autant plus qu’ils vous économisent une nuit d’hôtel. Ils sont, paraît-il, très confortables. Quelques liens en anglais glanés au hasard de google : Willer Express, Night Bus Japan.
Des compagnies de bus proposent apparemment quelques pass avantageux pour les touristes (oui, toujours…).
L’avion
Pour préparer un voyage dans l’ouest (vers Hiroshima) avec ma copine titulaire d’un visa vacances-travail, j’ai regardé les tarifs de l’avion. Avec le tarif « Experience Japan » d’ANA, j’avais, en tant que touriste, droit à l’aller-retour à 160€, c’est à dire une bouchée de pain, vous l’aurez compris. Pour elle : plus de 500€…
Mais donc, en tant que touriste, ne négligez pas de consulter les tarifs des compagnies aériennes !
Voilà, à part ça vous pouvez vous promener en stop, à vélo ou à pied, mais je n’ai pas l’intention d’en parler dans l’immédiat, héhé.
J’ai conscience que cet article fait un peu « si vous êtes pas touriste, vous êtes fait comme un rat, j’espère que vous avez de l’argent de côté si vous comptez faire du tourisme »… Mais en réalité, entre les bus de nuits les packs et les pass locaux, normalement il y a de quoi faire même pour les résidents de longue durée !
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